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Réseau des Inspé : les rendez-vous de l'éducation inclusive

Entretien avec Alice Gomez

Tous les mois, découvrez un article sur la thématique de l'inclusion scolaire.

Les sciences de l’éducation, la psychologie ou encore les sciences juridiques sont des disciplines abreuvant les travaux de recherche sur l’éducation inclusive.

Entretenons-nous aujourd’hui avec Alice Gomez, maître de conférences à l'INSPÉ de l’académie de Lyon (Université Lyon 1 et chercheuse à l'Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod, UMR CNRS 5229) sur les liens qu’entretiennent les neurosciences avec l’éducation inclusive.

 

Quels sont les principaux apports des neurosciences aux travaux de recherche sur l’éducation inclusive ?

 

Tout d’abord, l’intérêt pour les sciences du cerveau chez les enseignants a toujours été très important. Les enseignants, comme chacun d’entre nous, forment des représentations sur la manière dont le cerveau de leur élève fonctionne. Cependant, ces représentations se forment à partir des sources d’informations auxquelles ils sont soumis. Ces sources sont de différentes natures : politiques, commerciales, syndicales, etc…bref soumis à des courants de (la) pensée pas nécessairement fondés scientifiquement. Il existe déjà chez les enseignants des représentations sur la manière dont l’activité mentale est régie par notre cerveau. Cependant, il a été montré que plus de 65% des enseignants adhèrent à des neuromythes, tels que le styles d’apprentissages, les intelligences multiples, la dominance hémisphérique, et l’utilisation de seulement 10% de son cerveau (Dekker, et al, 2012; Howard-Jones, 2014; Tardif, et al. 2015). Ces enseignants vont appuyer leurs pratiques sur ce que l’on nomme des neuromythes, des croyances infondées (ou carrément fausses) sur le fonctionnement du cerveau humain. Le problème émerge quand ces croyances sont employées à tort pour modifier leurs pratiques d’enseignement. L’esprit est donc pour les sciences de l’apprentissage en général et notamment en ce qui touche au fonctionnement du cerveau, de promouvoir des pratiques éducatives qui sont fondées sur des données factuelles (et non sur des croyances).

En effet, ce que l’on appelle parfois « neuroéducation» peut être considérée comme une discipline naissante mais qui est également soumise à une surmédiatisation. Les médias ont tendance, sans forcément en être conscients, à surfer sur certains biais cognitifs du grand public et en particulier pour ce qui nous intéresse ici des enseignants. Ces biais dans le domaine du cerveau ont été surnommés les biais de neuroenchantement.

Suite de l'article sur le site du Réseau des Inspé


Publié le 25 mai 2020