Projets de recherche

IACRIT : Apprendre à analyser de façon critique les images générées par l’intelligence artificielle

Image créé en avril 2024 par Valentine Favel-Kapoian avec l’aide de l’intelligence artificielle Dall-e
Image créé en avril 2024 par Valentine Favel-Kapoian avec l’aide de l’intelligence artificielle Dall-e - À partir du prompt : « Étudiante au format portrait regardant un écran d'ordinateur sur lequel on voit une image de bibliothèque créée par l'intelligence artificielle. La jeune femme réfléchit. Il y a une bulle de pensée (loupe, ampoule, engrenage, point d'interrogation et d'exclamation). Le fond est vert. Le style de l'image est dessin. » - Dall-e
Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) dites génératives (textes et multimédias) sont de plus en plus présents dans nos environnements médiatiques et informationnels. Cette généralisation modifie notre rapport au monde et à la culture. Afin de dépasser les controverses médiatiques et pour mieux former les enseignants de demain, il apparaît essentiel de proposer aux étudiants des masters MEEF, dans le cadre de l'éducation aux médias et à l'information, des dispositifs d’enseignement leur permettant d'acquérir des compétences à la fois techniques (savoir-faire) et critiques (savoirs et savoir-être) vis à vis de ces nouveaux outils de création et de production.

Basée sur une pédagogie des savoirs à acquérir dite active, cette recherche se focalise sur les GenIA text to image. Elle vise à développer l’esprit critique des apprenants en leur faisant acquérir des compétences en engineering prompting.

Trois hypothèses sont émises :

1) Apprendre à concevoir des prompts peut permettre d’atteindre les trois niveaux d’apprentissage les plus élevés de la taxonomie de Bloom (révisée en 2001 par Anderson et Krathwohl,) soient l’analyse, l’évaluation et la création.

2) Apprendre à concevoir des prompts peut amener les étudiants à prendre en compte les subjectivités exogènes intrinsèques qui se manifestent dans les résultats obtenus.

3) Apprendre à concevoir des prompts peut aider les étudiants à mieux comprendre les caractéristiques des IA génératives et à mieux cerner les enjeux éthiques liés à leurs productions (désinformation, biais, hallucinations, violation du droit d’auteur, etc.).


Contacts : Valentine Favel-Kapoian, maîtresse de conférences, département informatique, laboratoire Elico, Université Claude Bernard Lyon 1 et Fanny Lignon, maîtresse de conférences, laboratoire Thalim, équipe numérique, Université Claude Bernard Lyon 1


Crédits: Image créé en avril 2024 par Valentine Favel-Kapoian avec l’aide de l’intelligence artificielle Dall-e à partir du prompt  : « Étudiante au format portrait regardant un écran d'ordinateur sur lequel on voit une image de bibliothèque créée par l'intelligence artificielle. La jeune femme réfléchit. Il y a une bulle de pensée (loupe, ampoule, engrenage, point d'interrogation et d'exclamation). Le fond est vert. Le style de l'image est dessin. »

Mathématisation de problèmes concrets à partir de vidéos

Dans les prescriptions curriculaires à tous les niveaux, en France comme à l’international, le développement de compétences liées à la modélisation est mis en avant, par exemple dès l’école primaire, les enseignants sont invités à proposer des situations ancrées dans une certaine réalité, qui amènent les élèves à mettre en œuvre une démarche différente de celle rencontrée dans la résolution de problèmes intra-mathématiques. Une étape est nécessaire pour les rendre accessibles par un traitement mathématique ; ce qui relève de la mathématisation horizontale, constitutive de l’activité de modélisation. Cette recherche qui s’inscrit dans le cadre d’un lieu d’Education associé, le LéA MaPcv (Mathématisation de problèmes concrets en vidéos (MaPcv) — LéA (ens-lyon.fr), vise  l’étude des effets de la prise en compte ou non par les élèves, enseignants, formateurs, de la nécessité d’un travail de mathématisation horizontale dans la résolution de problèmes issus de la vie quotidienne. L’ hypothèse de recherche mise à l’épreuve est que mettre des enseignant·es en position de concepteurs d’un problème ancré dans le réel, posé sous forme vidéo, les amène à faire des allers-retours entre la mathématisation horizontale et la mathématisation verticale. Une perspective est d’évaluer l’impact de la prise en compte par les enseignants-concepteurs de l’interconnexion des deux aspects de la mathématisation sur l’activité mathématique des élèves de l’école primaire (cycle 3).


Contact : Sonia Yvain-Prébiski, Maîtresse de conférences, Université Lyon 1

INCLUDE Démonstrateur numérique national sur le thème de l’inclusion des apprenants dans les filières du supérieur

L’Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL) est lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur » (DémoES).

Suite à l’annonce du Premier ministre ce vendredi 8 octobre 2021, l’UCBL sera démonstrateur national sur le thème de l’inclusion des apprenants au sein des filières de l'enseignement supérieur. Le projet est doté de 7 millions d’euros pour les trois prochaines années.

Le projet INCLUDE « Inclusion des apprenants dans le supérieur : cultiver les diversités en transcendant les barrières spatiales, temporelles et cognitives grâce à la transformation numérique » est coordonné par l’UCBL et fédère un ensemble d'actions portées en collaboration avec les partenaires du projet : l’Université Lumière Lyon 2, l’Université Jean Moulin Lyon 3, l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, l’INSA Lyon, l’ENS Lyon, l’École Centrale de Lyon, l’Académie de Lyon, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Ain, Roannais Agglomération, la Mairie d’Oyonnax, ainsi que des acteurs de l’écosystème EdTech régional, le réseau Lyon EdTech et des partenaires étrangers.

SOMMAT : Le sommeil comme levier du développement cognitif de l’enfant


Environ 30 % des enfants manquent de sommeil ce qui a des conséquences réelles sur leur fonctionnement pendant la journée. Les enfants d'âge préscolaire dont la durée ou la qualité du sommeil est insuffisante présentent un fonctionnement cognitif inférieur. Dormir moins de 10 heures par nuit pendant l'enfance double le risque de présenter des symptômes d'hyperactivité. Outre le sommeil nocturne, les siestes jouent un rôle important dans la consolidation des apprentissages, le bien-être psychologique et la réduction des problèmes émotionnels et comportementaux chez les enfants âgés de 3 à 6 ans. Comme le sommeil nocturne, la sieste doit être considérée comme un facteur essentiel du développement cognitif de l'enfant. Cependant, peu d'études ont tenté de comprendre l'évolution d'un sommeil biphasique vers un sommeil exclusivement de nuit, et les conséquences de la suppression prématurée de l'opportunité de faire la sieste.

Le présent projet a pour ambition de mieux comprendre comment le sommeil diurne et nocturne interagit et a un impact sur le développement cognitif et langagier, les résultats scolaires et le comportement des enfants d'âge préscolaire. Ce projet vise (1) à étudier le lien entre le sommeil diurne et nocturne au cours du développement de l'enfant entre 3 et 5 ans, et (2) à explorer l'impact du sommeil sur le fonctionnement cognitif, le langage, le comportement et les performances scolaires, en se concentrant spécifiquement sur le rôle des siestes et d'un programme de prévention du sommeil. Nous émettons d'abord l'hypothèse que, comme le sommeil nocturne, la sieste a un impact sur le développement cognitif des jeunes enfants et qu'une suppression prématurée pourrait avoir un impact négatif sur l'apprentissage. Nous émettons également l'hypothèse que la valorisation de la sieste par une intervention devrait contribuer à améliorer les performances cognitives, le comportement et les résultats scolaires des enfants.
Contact : Amandine Rey, chercheuse, maîtresse de conférences, Université Claude Bernard Lyon 1

Le langage peut-il moduler la perception des visages ?

Dès 18 mois, le nombre de mots connus par un enfant s’accélère (explosion du vocabulaire). L’objectif de cette JCJC est d’étudier les mécanismes impliqués dans ce phénomène. Je postule qu’un de ces mécanismes est le développement du contrôle attentionnel lors de l’exploration des visages parlants. Notamment, prêter attention à la bouche parlante de ses interlocuteurs permet de mieux mémoriser les sons contenus dans des mots nouveaux.

Or, les capacités de contrôle attentionnel sont largement immatures chez le nourrisson et le jeune enfant. Ma 1ere hypothèse est que le bénéfice lié à la bouche visible des visages parlants ne devrait être visible que lorsque les mécanismes de contrôle attentionnels sont suffisamment développés pour permettre le début de l’explosion du vocabulaire, et devrait augmenter avec l’avancée en âge et en contrôle attentionnel.

Ma 2ème hypothèse est de des difficultés de contrôle attentionnel aux visages parlants pourrait expliquer les difficultés d’apprentissage de mots observées chez les enfants porteurs de troubles de langage oral (TLO). Ce projet sera réalisé à l'aide de techniques innovantes telles que l'oculométrie 3D et la modélisation bayésienne. Il présente des applications cliniques et théoriques diverses, mais aussi en termes de santé publique, sur le potentiel impact du port des masques sur le langage chez l’enfant.

Contact : Mathilde Fort, Maîtresse de conférences, Université Lyon 1, Université Pierre Mendès France - Grenoble 2

Move : Médiation des Oeuvres Via les Ecrans

A partir de l’exemple de la Micro-folie installée au CDI du collège Nicolas Conté de Régny, des chercheuses du laboratoire ELICO et LECP associées à ce projet s’intéresseront aux questionnements liés à la médiation culturelle et artistique dans une approche dispositive et écranique. Que se passe-t-il quand un dispositif exogène intègre un établissement ? quelles incidences pour les lieux et espaces d’apprentissage mais également sur la médiation des savoirs et sur la pratique professionnelle ?
La finalité est de documenter des observables en lien avec les apprentissages et les gestes des professionnels afin de voir s’ils sont modélisables et transférables. Pour Mmes El Hachani et Stalder, il s’agira de révéler les formes de la médiation culturelle et des imaginaires autour de la médiation numérique du patrimoine (Sandri 2016). Une analyse documentaire et sémio-technique du dispositif est envisagée, (base de données des œuvres, sélections, scénarisations proposées), afin de savoir comment il conditionne la médiation des savoirs et des apprentissages.

Pour Mme Sanchez-Iborra, l’enseignement et les apprentissages seront interrogés à travers deux hypothèses, la motivation des élèves dépendant de l’articulation tâche / outil et l’efficacité de la mise en œuvre (Tricot, 2020).

H1 - Le dispositif numérique Micro-folies couplé chez les professeurs, à une interrogation sur les œuvres d’art en classe, permet des apprentissages complexes et une motivation chez les élèves.
H2 - Les gestes professionnels des professeurs changent en présence du dispositif numérique Micro-Folie.( Bucheton,2021)

Responsable : Corinne Sanchez Iborra,Laboratoire Education Cultures et Politiques, Axe 3, Université Lumière, Lyon 2, Docteure en Sciences de l’Education, chercheuse associée et Formatrice en Arts plastiques à l’Inspé de Lyon.

En collaboration pour la partie analyse des dispositifs numériques avec :

  • Angèle Stalder, MCF en Sciences de l’Information et de la Communication , Laboratoire ELICO, Université Lyon 3.
  • Mabrouka El-Hachani, MCF en Sciences de l’Information et de la Communication Laboratoire ELICO, Université Lyon 3,.
  • Alexandre Ballaré, enseignant-documentaliste et formateur au Numérique à l’Inspé de Lyon.

SexEducation : Les politiques d’éducation à la sexualité en France : une approche multiniveau

Le projet SexEducation vise à étudier les modalités d’institutionnalisation de l’action publique en matière d’éducation à la sexualité en France (EAS) depuis 2018 à différents niveaux – national (central), intermédiaire (académies) et local (lycées) – ainsi que les effets de cette institutionnalisation sur les publics visés (élèves et professionnels).

Trois axes de recherche structurent ce projet et constituent le cadre théorique privilégié pour penser ces processus d’institutionnalisation.
L’axe « configurations » vise à étudier, à chaque niveau étudié (national, académique, lycée), les configurations d’action publique à l’œuvre en matière d’EAS, dans le prolongement de plusieurs travaux qui utilisent cette notion pour penser les politiques publiques.
L’axe « trajectoires » est consacré à l’analyse des trajectoires socioprofessionnelles des acteurs qui mettent en œuvre l’EAS à différents niveaux, c’est-à-dire à la fois leurs parcours personnels, l’évolution de leur professionnalité et les opportunités de carrière qui se présentent à elles, afin de déterminer comment les acteurs s’ajustent aux configurations dans lesquelles ils évoluent.
L’axe « problématisations » enfin étudie la façon dont l’EAS est problématisée aux différents niveaux étudiés. La problématisation peut être définie comme un « point de passage obligé » de la réflexion collective. Elle désigne une opération à la fois sociale, cognitive et politique qui donne lieu à de nombreuses « luttes définitionnelles » pour rendre publics et visibles certains éléments du problème concerné au détriment d’autres progressivement exclus du débat.

Nous comptons effectuer une analyse ethnographique multi-située de l’action publique. Menée dans une perspective interdisciplinaire (sociologie, science politique, sciences de l’éducation et santé publique), elle croisera à chaque niveau d’enquête (central/national, intermédiaire, local), principalement trois méthodes : des entretiens individuels semi-directifs, des observations (de réunions et de sessions de formation essentiellement) et des corpus de documents conséquents (textes officiels, articles et dépêches de presse, documentation interne du ministère).

Au niveau intermédiaire, l’enquête sera déployée dans trois académies contrastées (Créteil, Clermont-Ferrand et Lyon).

Au niveau des établissements, nous souhaitons mener l’enquête dans chaque académie dans trois lycées (deux lycées publics et un lycée privé). L’enquête au niveau des lycées sera complétée par un questionnaire qui sera adressé à l’ensemble des classes de seconde pendant les trois années du projet, soit une population visée d’environ 6 000 élèves, afin de saisir leurs représentations de l’EAS, leurs sources d’information ou leur connaissance de l’offre de prévention. Elle s’appuiera également sur une recherche doctorale intégrée au projet SexEducation qui consistera en une enquête ethnographique au long cours dans les trois lycées d’une même académie auprès de trois générations d’élèves de seconde.

DREAM – Démarche de recherche pour l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques


L’équipe DREAM est composée d’enseignants chercheurs, formateurs et enseignants travaillant dans un paradigme de recherche orientée par la conception. Elle travaille depuis plus de dix ans à promouvoir une dimension expérimentale des mathématiques en proposant dès l’école primaire jusqu’aux classes terminales, un enseignement des mathématiques fondé sur la recherche de problèmes. Entre 2020 et 2026, l’équipe DREAM pilote les LéA DuAL puis ECL@Math en développant deux axes de travail (Apprentissage et évaluation ; Enseignement et formation) et quatre questions de recherche :
QR1&2 : En quoi les traces écrites (QR1) et la présentation orale (QR2) peuvent-elles être un outil pour faire évoluer les compétences des élèves et les évaluer ?
QR3 : Quels gestes professionnels peut-on envisager de développer dans un dispositif de co-enseignement pour qu’un enseignant devienne capable de construire son enseignement fondé sur la recherche de problèmes en s’appuyant sur des productions effectives des élèves ?
QR4 : Quelles ressources développer et sous quelle forme pour accompagner les enseignants dans la mise en œuvre d’un enseignement fondé sur la recherche de problèmes ?

En appui sur ses recherches, l’équipe DREAM est engagée depuis de longues années dans des actions de formation continue autour des problèmes de recherche en mathématiques. Initialement sur des axes plus mathématique, épistémologique et didactique la réflexion dans le cadre du Léa a permis de renforcer les dimensions psychologique et pédagogique. Un parcours de formation continue de l’EAFC de l’académie de Lyon est mis en place pour la formation continue du second degré. La structure du Léa Ecl@maths permet d’irriguer la formation continue du premier degré dans les départements de la Drôme, du Rhône et de l’Ile et Vilaine avec la participation croisée de conseillers pédagogiques et de professeurs des écoles. Les formateurs de l’Inspé de l’académie de Lyon mobilisent directement les apports du Léa en formation initiale des PE et des PCL et en formation continue dans la formation des candidats aux CAFIPEMF et dans celles des Référents Mathématiques de Circonscription des départements de l’Ain, de la Loire et du Rhône.

Contacts :
Mathias Front, PRAG UCBL, responsable du site de l’Ain de l’Inspé de l’académie de Lyon, équipe DREAM et unité de Recherche « Sciences, Société, Historicité, Éducation et Pratiques (S2HEP) », UCBL.

Marie-Line Gardes, professeure Haute Ecole Pédagogique du Canton de Vaud, Lausanne, Suisse.

QSV+ S’emparer des Questions Socialement Vives : enjeu de formation pour les enseignants

Dans une démarche à la fois collaborative et itérative, notre équipe développe depuis 2019 une approche interdisciplinaire impliquant des enseignants et des élèves d’éducation prioritaire prenant appui sur la vivacité de controverses socioscientifiques (CSS) de l’actualité 2020-2023 pour favoriser leur jugement réflexif et leur engagement dans des raisonnements complexes.

Nos travaux nourrissent le champ de la didactique de questions qui mobilisent et divisent : les Questions Socialement Vives (QSV) (Legardez & Simonneaux, 2006) et prennent appui sur le cadre théorique de la problématologie de ces QSV (Fabre, 2021) posant les questions socioscientifiques controversées comme des problèmes mal structurés, flous voire pernicieux.

Considérant les QSV comme des nœuds de CSS enchevêtrées nécessitant par nature des approches multi-référentielles (Morin, 2017), nous avons exploré l’intégration de CSS aux progressions de trois disciplines (Histoire Géographie HG, Anglais, Sciences de la Vie et de la Terre SVT ) en classe de 4 et de 3°, afin d’identifier des modalités susceptibles de participer à la fois à une éducation scientifique citoyenne et à une éducation aux médias d’information. Des enseignants de la SEGPA du Collège, et du lycée Carnot (SVT, HG, Sciences Economiques et Sociales SES) de la cité scolaire voisine rejoignent l’équipe cette année, ainsi que deux enseignants-chercheurs (Biologie du développement, histoire de la biologie).
Notre ambition sur la période 2023-2026 est d’explorer et d’identifier les conditions et contraintes de la mobilisation des ressources produites lors du premier triennal dans des situations éducatives renouvelées en termes de classes et établissements impliqués, d’intervenants et de contextes d’intervention, mais également d’objets de controverses. Nous nous emparons avec les élèves de la QSV suivante : Les différences sexuelles sont-elles à l’origine des inégalités sexuelles ?

Nous faisons le pari qu’inclure les nouveaux participants dans notre processus horizontal de recherche permettra d’aller plus loin dans la formation des enseignants à l’orchestration interdisciplinaire et l’autonomie des élèves dans la pondération des arguments et l’appropriation de connaissances.

Contact
Olivier MORIN, Maitre de Conférence, Unité de recherche S2HEP 4148 (Université Claude Bernard Lyon 1)

Compétences narratives et schématisation du changement climatique

La recherche engagée s’insère dans la continuité de celle lancée en 2023 et portant sur le recours à la narration des problèmes scientifiques dans des activités de schématisation. Elle est adossée à un LéA-IFÉ dont le thème est « Narration-Schématisation-Changement climatique ». L’objectif de ce LéA, intitulé SchémaClim, est de mettre en évidence le rôle des compétences endo-narratives (Baroni, 2005) mobilisées par les élèves qui procèdent à des schématisations en sciences. Nous souhaitons montrer que schématiser, pour un élève, revient souvent à produire une narration, avec comme corolaire, une linéarisation des processus, rendant difficile la compréhension des causalités complexes, telles que celles rencontrées dans le travail du concept de changement climatique. Nous étudions en particulier la façon dont les élèves qui produisent un schéma prennent en considération la réception du message graphique/non-textuel par celui qui va lire et interpréter ce schéma. L’analyse des procédures utilisées par les élèves pour organiser les éléments de leur schéma et plus particulièrement celles relevant d’une structuration narrative de la pensée doit nous permettre de mettre en évidence un certain nombre d’obstacles à la compréhension des phénomènes complexes et non-linéaires étudiés en classe de SVT. Notre hypothèse est que les compétences endo-narratives des élèves constituent non seulement un obstacle didactique potentiel mais également un levier pour la mise en place des conditions de possibilité d’un usage rationnel des mises récit en SVT dans l’objectif de faire sortir les élèves de leurs « petites histoires ad hoc » (Orange Ravachol, 2012).

Protocole de recherche : corpus, méthodologie :

Dans le prolongement du travail initié en 2023, nous procédons à un recueil de données sous forme de captation vidéos et audio. Les élèves de primaire et secondaire sont filmés lors de leur travail sur des schémas : production graphique de schémas, analyses commentées de schémas, travail collaboratif de création de schémas, interprétation/explication/verbalisation en appui sur des schémas déjà produits (par d’autres élèves, par le professeur). Ces données sont traitées par des logiciels d’analyses qualitatives (Transana et/ou N-Vivo).

Perspectives en termes de formation

Cette recherche permettra, dans le cadre du LéA-iFÉ et des enseignements à l’INSPÉ, la mise en place d’un parcours de formation d’enseignants (premier et second degré) sur les enjeux des activités narratives en sciences.

Contact :

François Dessart, laboratoire S2HEP UR 4148, Université Claude Bernard Lyon 1.

Équipe de recherche : LéA SchémaClim

Melomap

MÉLOMAP (Musique à l’école. Laboratoire pour un outil méthodologique à partager, 2021-25), s’inscrit dans le prolongement de MUSEXPEM (La musique par les sons. Expériences et processus d’une éducation musicale à l’école élémentaire, 2018-21), appuyée sur un projet d’éducation musicale axée sur deux ateliers (manipulations sonores, écoute musicale).
Ce travail, entamé en présence de 3 musiciens dans une classe test et de 9 professeures des écoles (PE) investies dans l’analyse de données, s’est poursuivi avec 3 équipes : Musiciens (3), Accueil (5 PE) et Analyse (5 PE).
Début 2021, une carte mentale reprenant les composantes des ateliers a conduit à l’élaboration d’un outil numérique. L’équipe s’est enrichie de graphistes développeuses de sites web.
Cela a conduit à l’outil MÉLOMAP, dont la mise en œuvre à la rentrée 2022 a impliqué un questionnement sur les usages qu’en font les membres de l’équipe pluriprofessionnelle. Quatre hypothèses ont été émises :
• Le contexte scolaire va faire pencher les usages vers l’utilité pédagogique. L’appropriation de l’outil sera plus du côté des PE que des musiciens ou du chercheur.
• L’étendue de l’utilisation du site tendra plutôt vers le local, à cause de fortes contraintes juridiques, institutionnelles et professionnelles (entretien et modération du site, temps à y consacrer…).
• L’usage par les enfants-élèves, s’il peut s’étendre à leur possible rôle dans la recherche collaborative (sélection des données pertinentes, etc.) ira difficilement au-delà des apprentissages, du fait du cadre scolaire, de ses contraintes et des conditions d’existence politique de l’école d’aujourd’hui.
• À la question de savoir si MÉLOMAP est ou non un objet-frontière (Star & Griesemer, 1989), les réalités du travail au quotidien des différents acteurs de l’équipe en font plutôt un objet-intermédiaire (Jeantet, 1998 ; Vinck, 2009).

Contact :

Jean Paul Filiod, enseignant-chercheur en sociologie, Centre Max Weber, Inspé de Lyon.

Arts plastiques et éducation artistique - Quels développements dans l’activité des professeurs polyvalents évoluant dans une école-musée?

Cette recherche s’inscrit dans le champ des enseignements artistiques et de l'éducation artistique et culturelle (EAC). Notre question est d’interroger leurs influences dans la formation des élèves. En soulignant son rôle essentiel dans la construction d'une société créative et sensible aux spécificités culturelles, les initiatives, telles que celles mentionnées lors de la conférence d'Abou Dhabi en 2024, insistent sur la contribution des arts à l'épanouissement humain, à la créativité et à l'expression personnelle.
En France, l’EAC a pris une place importante dans l’éducation nationale, formalisée par une charte définissant les objectifs et contenus des actions éducatives. Toutefois, une question persiste : comment évaluer les résultats de ces actions sur les élèves ? Bien que les bienfaits de l'EAC soient largement reconnus, la difficulté réside dans l’évaluation de ses impacts réels sur les compétences des élèves, notamment celles qualifiées de « transformatives » par l'OCDE, telles que la créativité, la curiosité et l’ouverture d’esprit.
En privilégiant une entrée par l’enseignement des arts plastiques (AP), nous questionnons la familiarisation des élèves avec l'art à travers des pratiques concrètes.
Notre recherche s’appuie sur l'exemple d'une école primaire dans la Loire, qui s'est transformée en "école-musée" en invitant des artistes à intervenir dans les lieux en collaboration avec les élèves. Après plusieurs années, un besoin de retour réflexif est demandé par le directeur de l’établissement pour évaluer les effets sur les élèves. L’étude repose sur un cadre théorique combinant l’analyse du travail enseignant et une approche ergonomique. Elle souhaite analyser l’influence du projet sur les pratiques professionnelles des enseignants et les compétences des élèves. En somme, il s’agit de comprendre si l'intégration de l'art dans l'école influence le développement personnel et académique des élèves ainsi que les pratiques des enseignants.
Dans une approche ethnographique, nous souhaitons observer les professeurs et les élèves en pratique de classe.
L’objectif est double :
- arriver à catégoriser des gestes didactiques de métier
- définir des catégories conceptualisantes afin de déterminer les conditions de développement dans l’activité enseignante de l’appropriation des prescriptions en AP.
Le terrain spécifique de l’École-musée Chappe ( située en REP) est une opportunité pour cette recherche en raison de :
- la présence de plus de 150 œuvres dans les locaux de l’établissement scolaire
- l’intervention de 5 à 6 artistes par an en collaboration avec les élèves
Aucune recherche n’ a été développée dans le domaine de l’enseignement des AP dans le 1er degré cherchant à interroger les pratiques professionnelles des professeurs polyvalents.

Contact :
Caroline Melis-Kakaviatos, Formatrice en arts plastiques Inspe Lyon 1, Laboratoire ADEF, Aix-Marseille et ECP, Lyon 2.

En quête d’un citoyen moderne : l’enseignement moral et civique entre rénovation et précarisation

Camille Amilhat et Anne-Claire Husser (ENS édition, parution 2025)
En étudiant la mise en place dans les établissements scolaires français d’un enseignement moral et civique rénové à partir de 2015, le présent ouvrage s’attache à mettre en lumière les conditions multiples – politiques, institutionnelles, organisationnelles et intellectuelles – qui président à la formation scolaire du citoyen. Par la reconstitution des différents niveaux et logiques d’acteurs qui tissent l’éducation à la citoyenneté comme politique éducative, il s’inspire de la sociologie de l’action publique dans un souci affirmé de faire dialoguer la sociologie, la philosophie et l’histoire de l’éducation et les didactiques des disciplines, au travers des analyses de chercheurs d’horizons disciplinaires divers.

Au fil des chapitres, ces analyses visent à comprendre la précarité persistante de l’enseignement moral et civique. À quelles conditions alors l’éducation scolaire à la citoyenneté peut-elle contribuer à la formation effective du citoyen ? Quels savoirs l’exercice de la citoyenneté requiert-il dans le monde contemporain ? Dans quelle mesure l’éducation au politique peut-elle s’autonomiser de l’éducation morale ? La formation civique suppose-t-elle un enseignement spécifique ou bien est-elle dépendante d’apprentissages transversaux ?

Pour répondre à ces questions, l’ouvrage entreprend d’explorer les spécificités de l’éducation à la citoyenneté à la française, ses tenants et ses aboutissants. L’originalité de l’approche tient en particulier au fait qu’elle est à la fois comparée – pour identifier les contextes plus ou moins favorables à la formation scolaire du citoyen ainsi que les enjeux communs aux démocraties contemporaines – et transversale, c’est-à-dire par le prisme de l’enseignement moral et civique mais aussi de la vie scolaire ou d’autres disciplines comme l’histoire, la littérature, les arts ou les sciences, dont la contribution à l’éducation du citoyen tend à être renforcée par la réforme de 2015.

Alors que les programmes d’EMC sont à nouveau en train de changer, il s’agit d’explorer de manière fine les possibles mais aussi les empêchements et les tensions sous-jacentes au projet d’éduquer à la citoyenneté démocratique à l’école.

Contact: Anne-Claire Husser, MCF en philosophie de l’éducation à l’Inspé de l’académie de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Laboratoire Education Cultures Politiques

 Complémentarités de différentes recherches autour de la résolution de problèmes à l’école primaire

De nombreux travaux de recherche sont disponibles sur l’enseignement et l’apprentissage de la résolution de problèmes (RDP). Comment un·e lecteur·trice non nécessairement acculturé·e aux pratiques et références des chercheur·es peut-il·elle s’approprier ces travaux/résultats de recherche ? En particulier comment peut-il·elle distinguer les connaissances, les procédures et les mathématiques propres à ce domaine qu’est celui de la RDP ? Ce projet de recherche tend justement à préciser les complémentarités de certaines approches et à mieux cibler certaines actions didactiques : nous faisons l’hypothèse que le processus de RDP est un processus complexe dont nous pouvons penser/isoler des sous-tâches spécifiques complémentaires avec des objectifs d’apprentissages en lien avec des connaissances procédurales et/ou mathématiques. Le groupe RDP Inter Région (RDP-IR) s’est constitué il y a 2 ans avec comme objectif de questionner cette complémentarité/spécificité des recherches de leurs membres sur la RDP pour une meilleure efficacité des formations continues autour de cette thématique. Il est composé de différent·es chercheur.es en didactique des mathématiques et une en sciences de l’éducation, tou·tes très investi·es dans la recherche sur la RDP à visée formative et travaillant sur différents sites d’INSPE de France (Créteil, Rennes, Poitiers, Lille, Toulouse et Lyon). Ce groupe croise l’étude de projets collectifs ouverts basés sur différents dispositifs collaboratifs (Léa (lieu d’éducation associé) ou des groupes IREM/IRES) qui se questionnent au-delà des injonctions ministérielles. Notre objectif est d’aider à y voir plus clair parmi la large bibliographie sur la résolution de problèmes et d’aider les formateur·trices et les professeurs des écoles à mieux positionner et à améliorer leurs séances de résolution de problèmes selon différentes focales.

Séminaire associé : https://framaforms.org/seminaire-autour-des-enjeux-de-formation-en-resolution-de-problemes-a-lecole-elementaire-1744035779

Contact : Sonia Yvain-Prébiski, MCF en didactique des mathématiques, S2HEP, Université Claude Bernard Lyon 1
Crédits:  Image créé en avril 2025 par Sonia Yvain-Prébiski avec l’aide de l’intelligence artificielle Copilot à partir du prompt : « Logo RDP-IR, centré et dynamique. »

 Schématisation et narration du changement climatique

Les mécanismes impliqués dans le changement climatique mettent en jeu de nombreux paramètres et interconnexions intégrés dans un système fonctionnel : le système climatique terrestre. Cela nécessite de construire avec les élèves une pensée systémique, pour laquelle les représentations sous forme de schéma sont adaptées. Nous supposons que les élèves ont recours à la narration pour décrire ces problèmes scientifiques et construire des schémas sur la thématique du réchauffement climatique et que ce recours à la narration peut à la fois être une aide et un frein à la pensée systémique. Cette recherche en didactique des sciences s’inscrit dans le cadre d’un lieu d’éducation associé, le LéA SchémaClim (https://ife.ens-lyon.fr/lea/le-reseau/les-differents-lea/schematisation-et-narration-du-changement-climatique). Un premier axe de recherche étudie la façon dont les élèves produisent un schéma et mobilisent (ou non) certaines caractéristiques de la pensée systémique à travers le dispositif de la Fresque du Climat en contexte scolaire (cycle 4). Un deuxième axe de recherche se questionne sur l’usage et la compréhension des schémas dans des ressources par les élèves de primaire (cycle 3), à travers un autre outil dispositif : Carbone Scol’ère.

Contacts : François Dessart, Catherine Bruguière, Myriam Régent-Kloeckner, maître et maîtresses de conférences, didactique des SVT, laboratoire S2HEP UR 4148, Université Claude Bernard Lyon 1.

Une école-musée : la pratique plastique des élèves comme indice de réussite et de déplacements dans l’activité des professeurs.

Cette recherche s’inscrit dans le cadre de l’enseignement des arts plastiques à l’école primaire. Dans un contexte international (Conférence mondiale sur l’éducation culturelle et artistique d’Abou Dhabi, 2024) et national favorable à la valorisation des arts à l’école, cette étude s'interroge sur leurs rôles dans le développement de compétences chez les élèves. Malgré une reconnaissance générale des bienfaits de la pratique des arts à l’école (Bordry et Vieaux, 2020), une question centrale demeure : comment évaluer ses effets réels sur les élèves ?
 

Objectifs de recherche
L’étude vise à comprendre l’influence d’un projet d’école-musée sur les élèves et notamment sur le développement de compétences transformatives telles que la créativité, la curiosité et l’ouverture d’esprit (OCDE, 2018) ainsi que sur le développement de la pensée créative (OCDE, 2022). Elle s’intéresse pour cela aux transformations induites dans les pratiques professionnelles des enseignants dans l’enseignement des arts plastiques.

Le cadre théorique combine l’analyse du travail enseignant dans une approche ergo didactique afin de comprendre les relations entre pratique didactique des arts plastiques en classe et un environnement favorisant l’ouverture à la culture. La fréquentation quotidienne d’œuvres, la rencontre régulière avec des artistes ont elles une influence sur la créativité des élèves ? Comment peut-on mesurer par la pratique la réussite d’un tel projet ?

Hypothèses de recherche :

  1. Un projet d’éducation artistique et culturelle peut être évalué par observation et analyse de la pratique plastique des élèves
  2. La prise en compte de la dimension créatrice de la pratique des élèves influence les pratiques professionnelles des professeurs des écoles
  3. L’intégration des arts plastiques favorise le développement de compétences transformatives chez les élèves tout en influençant la posture professionnelle des enseignants.

Le protocole inclut des observations de classes, des entretiens avec autoconfrontation, des interventions auprès du collectif de travail et des référents institutionnels.

Ressources ou services produits pour la formation :
Les résultats attendus permettront de proposer des outils d’analyse pour la formation des enseignants, nourrir la réflexion sur l’évaluation des projets EAC, et favoriser une meilleure reconnaissance des arts plastiques comme vecteur de compétences transformatives et psycho-sociales essentielles au XXIe siècle.

Contact: Caroline Melis-Kakaviatos, Formatrice en arts plastiques, laboratoire ECP, Lyon2, laboratoire ADEF, Aix-Marseille université, groupe R-dap (recherche en didactique des arts plastiques).

Crédits:  photo générée par assistance de l’IA

Points de vue des futurs enseignants en France, Québec, Mali et Cameroun sur la nature de la science (NOS)

L’éducation scientifique contribue au développement holistique de l’individu et à la promotion de la démocratie, surtout dans un monde de plus en plus influencé par la technologie de l’information. Or, les évaluations internationales (PISA, TIMMS) et nationales (IGÉSR, IGÉN, Académie des sciences) mettent en évidence les manques à gagner par les apprenants français (esprit critique, liberté et autonomie de la pensée, créativité). Par conséquent, c’est la dimension épistémologique des savoirs enseignés (Nature of Science, NOS), l’un des trois piliers de la professionnalité des enseignants, qui semble faire défaut. Le réseau des INSPE a consacré, en 2022, un printemps de la recherche à l’intégration de cette dimension dans la formation initiale (FI). L’IGÉSR (2023) recommande la « sensibilisation et la formation à la démarche scientifique, de l’école élémentaire au doctorat ».

Mais dans quelle mesure ces intentions se traduisent-elles en FI ? Quels effets la FI a-t-elle sur les conceptions des futurs enseignants concernant la NOS ? Que pensent-ils de leur FI à ce sujet ? Quelle estime ont-ils de leurs compétences à assurer un enseignement des sciences répondant à ses visées ? Que proposent-ils à leur FI (ou qu’en attendent-ils) pour qu’elle leur permette de mieux y répondre ? Que pensent les formateurs de l’intégration de la NOS dans leurs approches didactiques et disciplinaires ?

Ce projet ambitionne de développer des éléments de réponse à ces questions. Comparer les représentations des étudiants en FI dans les différents pays partenaires, avec des référentiels analogues et des opérationnalisations différentes, nous semble une piste prometteuse pour pouvoir identifier des invariants et des différences, et inférer des obstacles et des leviers pour la proposition de dispositifs spécifiques et intégrées en FI et en FC sur ces questions centrales.

Pour cela, nous procèderons en plusieurs étapes, dont celle de la première année consiste en l’élaboration et la validation d’outils d’enquête par questionnaires et entretiens auprès d’étudiants et d’experts.

Contact : Mohamed SOUDANI, Maitre de conférences HDR, S2HEP, université Claude Bernard Lyon 1.

Crédits:  l’image est générée par Mohamed SOUDANI, avec l’aide de l’IA, avec les prompts successifs suivants, chacun produisant une image (référence ci-dessous) : « générer une image sur l'éducation scientifique à la nature de la science (NOS) » ; « Remplacer la phase appelée Empirisme par une phase d'étonnement devant un problème, de questionnement » ; changer le titre par "Educ. à Science, et NOS" » ; « Remplacer la deuxième image par une discussion entre individus » : https://chatgpt.com/c/67f71bbf-fa78-8008-81b7-a62861ccde84 (10.04.2025)

Création et évaluation de ressources pédagogiques sur la sieste pour une meilleure prise en compte des besoins physiologiques des élèves en cycle 1

Les enfants de 3 à 6 ans ont besoin de 10 à 13 heures de sommeil quotidien selon l'OMS, mais on constate une diminution de la durée du sommeil depuis les années 1970. Cette réduction affecte négativement les capacités attentionnelles, l'apprentissage et les compétences verbales et non verbales des enfants. La sieste, partie intégrante du temps scolaire en France, joue un rôle crucial dans le développement cognitif, notamment pour l'apprentissage du vocabulaire et la consolidation des compétences visuo-spatiales.

Objectifs de recherche : Suite au programme d’éducation au sommeil Mémé Tonpyj créé pour les élèves de Cycle 2, ce projet vise à concevoir et évaluer des ressources pédagogiques pour promouvoir une sieste adaptée aux besoins physiologiques en maternelle. Il s'inscrit dans les priorités interministérielles définies lors des assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant de mai 2024, qui incluent l'éducation au sommeil à l'école.

Hypothèses de recherche : Nous faisons l’hypothèse que des ressources structurées et fondées sur des preuves scientifiques permettront aux équipes éducatives d'aborder efficacement la question de la sieste avec les élèves de Cycle 1, améliorant ainsi leur rythme et leurs capacités d'apprentissage.

Méthode : L'expérimentation, prévue pour 2026, impliquera 4 à 6 écoles maternelles avec un protocole en trois phases d'évaluation : pré-test (T1), post-test à court terme (T2) et post-test à long terme (T3). Entre T1 et T2, certaines écoles mettront en place des actions sur la sieste (groupe actif) tandis que d'autres non (groupe passif). Des questionnaires seront administrés aux enseignants, ATSEM et parents, et les rythmes veille-sommeil des enfants seront mesurés par actimétrie et agenda. Des tests évalueront également le vocabulaire et les capacités cognitives des élèves.

Intérêt pour la formation et ressources produites : Dans le cadre de ce projet, nous développerons des ressources pédagogiques sur les besoins en sommeil, les rôles du sommeil et les rituels de la sieste, avec des supports visuels pour une utilisation en classe. Ces outils permettront non seulement d'améliorer les connaissances sur le sommeil, mais aussi de développer des compétences dans divers domaines d'apprentissage du Cycle 1, comme le langage et l'expression artistique.

Contact.: Amandine Rey, MCF, équipe FORGETTING, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1
Crédits:  @Salomé Malevergne, @UCBL